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Biographie

Jean-Blaise Besençon
Journaliste culturel

 

C’est bien clair. Les lumières sous lesquelles on vient au monde nourrissent notre regard pour toujours. Entre Montreux l’azuréenne où Régis Colombo voit le jour le 2 avril 1969 et le beau village vigneron de Cully dans lequel il passe sa jeunesse, le futur photographe grandit dans «le plus beau paysage du monde»; ceci dit bien avant que l’UNESCO inscrive le vignoble de Lavaux parmi les trésors du patrimoine mondial.
Le soleil éclatant par-dessus les Dents-du-Midi, les reflets parfois violents du lac Léman et le rougeoiement des ciels du soir ont très vite indiqué au photographe un chemin vers la lumière. Le point de départ de tous ses voyages.
Deux livres bornent ses années d’adolescence, 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne et puis un ouvrage enseignant les techniques de peinture à l’huile. Les voyages et les Beaux-Arts déjà.
Auparavant, il apprendra à Lausanne le métier de dessinateur architecte. Trois patrons successifs (dont l’un s’adonne à la peinture et lui donne envie de s’y mettre), trois expériences, trois façons de «voir». En 1989, sitôt réussis les examens finaux, Colombo ira encore découvrir par lui-même, en Finlande, les constructions et les bâtiments de l’architecte Alvar Aalto, dont il admire la netteté des lignes, la découpe tranchante des volumes et le design épuré.


Au centre de l’un de ses premiers tableaux, «Lupita» (1991), deux personnages sont assis sur un banc sous un soleil de midi, quelque part en Amérique du Sud. Le sol brûle d’un rouge brique, le vert clair de la façade vibre dans la chaleur. C’est peint d’après photos, un collage de plusieurs images, idée qu’il développera, en très grand format, vingt ans plus tard, dans la série «Transparencies». Une autre de ses toiles de l’époque, «Le Phare» (1992), oppose violemment les couleurs intenses d’une poignée de petites maisons aux bleus éclatants du ciel et de la mer. Le jeune peintre sature les teintes et aiguise les contrastes. Sa façon de voir se précise.
À l’aube des années 90, une crise économique touche le domaine de la construction et condamne le dessinateur-architecte au chômage. Mais cette oisiveté forcée libère aussi sa créativité. Colombo, qui n’est pas homme à rester longtemps les bras croisés, consacre dès lors tout son temps à la photographie. Paysages, animaux, portraits, régates, Colombo apprend sur le motif. Il multiplie les essais, découvre les règles de la profondeur de champ, explore le jeu infini des vitesses d’obturation. Avant même d’avoir songé à faire de la photographie un nouveau métier, l’autodidacte maîtrise de mieux en mieux la technique qu’il peaufine auprès de différents photographes.
À l’époque installé à Genève, il fréquente assidument un club photo et sa bonne pratique de l’éclairage au flash lui permet de décrocher l’un de ses premiers mandats, une série de portraits de politiciens genevois. Quant aux choses que l’on n’apprend ni dans les écoles ni ailleurs que sur le terrain, il les découvrira au fil de son premier grand voyage à travers l’Asie. Là-bas où il s’envole en 1993, pour une année au moins, avec 280 films protégés des rayons X par des feuilles de plomb…
Cet imposant déploiement de matériel (la légèreté des cartes-mémoires a fait oublier le poids des pellicules) n’empêche pas le photographe de se considérer à l’époque comme un touriste bien équipé. Fausse modestie? Pas forcément. Comme sur les pages des grands albums dans lesquels, enfant, il collait les souvenirs de vacances en Espagne, Colombo aime «avant tout montrer qu’il a vu»; avec ce goût particulier pour les lumières intenses, il veut «simplement» partager les vues qui l’ont ébloui. Et bien sûr nous éblouir avec lui.
Ainsi il est allé admirer les «hommes fleurs» de Sumatra, se frotter aux porteurs de souffre en Indonésie, et puis un jour, ses pérégrinations – 30 000 km parcourus, en bus, en bateau, en moto ou à cheval – l’ont naturellement conduit jusqu’en Birmanie, où de rares voyageurs s’aventuraient alors. À la frontière Est de la Birmanie avec la Thaïlande, il photographie un militaire menaçant. Le hasard et la chance qui sourient au reporter débutant lui valent une première couverture internationale commandée par Manager, le magazine des opposants en Thaïlande.
Même si c’est aujourd’hui bien loin, Colombo n’a pas oublié combien cette première «une» fut «super motivante» pour la suite de sa carrière.
De ses images rapportées des confins de la planète, Matthieu Ricard, moine bouddhiste et célèbre interprète officiel du Dalaï-Lama, dira dans la préface du livre Portraits d’Asie (2006), qu’elles étaient: «un hommage à la beauté intérieure des êtres et à la lumière scintillante des lieux».
Au début des années 2000, plusieurs voyages conduisent Colombo dans les déserts du nord de l’Afrique. En Égypte, il parcourt le Désert blanc. En Libye le Fezzan, en Algérie les Tassilis. Partout son regard fond sur les paysages comme son corps s’accoutume à la chaleur. Son œil voit tout: l’or brûlant des sables, l’intensité des bleus du ciel, les lignes de dunes filant vers l’infini. Du Niger, entre l’Aïr et le Ténéré, dans ce qui pourrait bien figurer «les portes de l’enfer», Colombo ramène toujours des sourires. Portraits rayonnants de dents blanches et du bleu pétrole des chèches. Au fil des marches, l’expérience devient quasi mystique et les images d’une netteté éblouissante. Sahara, le livre de ses reportages qui sort en 2004 préfacé par Albert Jacquard, renouvelle avec éclats la représentation du désert.
L’année suivante, j’ai eu le plaisir d’explorer l’île tanzanienne de Zanzibar en sa compagnie. Là-bas, je l’ai vu filer tout au long des ruelles de l’antique Stone Town, l’épaule courbée sous le poids de son gros sac de matériel, de lampadaires en enseignes déglinguées, à la recherche d’une ambiance, d’une lumière, d’une rencontre. Qu’il arpente un bord de mer escarpé à la poursuite d’une «carte postale», qu’il patiente sur une place de village en attente d’un «instant décisif» ou qu’il prenne l’océan Indien sur un vénérable dhow, le bateau à voile traditionnel affrété par ses soins, Colombo est simplement infatigable en reportage.
Jusqu’à aujourd’hui, le photographe est toujours revenu de ses voyages; il n’a pas cédé aux mirages des pays les plus chauds. Pour financer les explorations suivantes et payer son loyer, l’indépendant a dû déployer ses talents dans tous les domaines, à commencer par le paysage. Partant de son village de Cully, il photographie Lavaux, les contrastes de lumière qui se jouent par-dessus les terrasses de ce vignoble unique. Et puis, il a étendu son regard, exploré les plus beaux parchets de Genève à Saint-Gall, finalement travaillé dix ans dans les vignes; plusieurs calendriers panoramiques et un livre de référence, Vignobles suisses paru en 2003, témoignent de ce reportage de haut vol.
Ces premiers succès éditoriaux lui ouvrent les pages des magazines spécialisés dans la belle image et les voyages: Grand Reportage, Le Figaro, Géo, en France, L’Illustré, Newland et Animan en Suisse publient plusieurs de ses photographies.
À cette même époque, il collabore avec le quotidien suisse 24 heures, tandis qu’il rentre avec passion dans l’ère de la photographie numérique.
Pour la presse quotidienne ou des revues privées, Régis Colombo s’exerce entre autres à l’art délicat du portrait. Son élégance et sa gentillesse naturelles facilitent les rencontres, même les plus improbables. Banquiers cravatés ou musiciens de jazz, comédiens ou dieu vivant, le pianiste Michel Legrand, les acteurs Pierre Richard et Benoît Poelvoorde, l’architecte Mario Botta, le tennisman Boris Becker et le Dalaï-Lama ont notamment pris la pause devant son objectif.
De façon plus anonyme, en 2007 et 2008, ses portraits de producteurs maraîchers, de pêcheurs du canton de Vaud, illustrent, en format triple mondial, une très belle campagne publicitaire.
Son regard net, son goût pour le graphisme et la précision de ses cadrages le conduisent aussi à travailler pour l’hebdomadaire suisse L’Hebdo pour lequel il réalise (et souvent invente) plus de 80 couvertures entre 2005 et 2014.
Désormais installé à Lausanne, Colombo vit entre son petit appartement et son vaste atelier studio ouvert en 2004. C’est là, la nuit, à la seule lumière électrique de son écran, qu’il a imaginé sa série «Transparencies», des grandes fenêtres de plus d’un mètre ouvertes sur un nouveau monde à découvrir. C’était au retour de Zanzibar devant les milliers de photos ramenées. Peut-être parce que le livre ne contenait pas assez de pages pour toutes les montrer, peut-être aussi à cause de ce sentiment que tout a déjà été photographié, qu’est née l’idée de ses tableaux monumentaux. Entre le collage et la mosaïque, une seule image en contient des dizaines d’autres (jusqu’à 300!), des millions de pixels sont superposés, assemblés, saturés. Sur cette belle et riche idée, le photographe est reparti en voyage. Amsterdam, Saint-Pétersbourg, Londres, Dubaï, Istanbul, Boston, surtout des villes; aujourd’hui une trentaine de destinations ont fait évoluer la série. Certaines images s’inscrivent désormais dans des ronds, tandis que la palette du peintre en pixels s’adoucit, se nuance toujours davantage. À Paris, à New York, à Kiev ou encore à Genève et Zurich entre autres, partout où elles ont été exposées, les œuvres ont ébloui les visiteurs, séduit les collectionneurs et donné au photographe une nouvelle identité.
Comme autrefois il voulait tout apprendre de la technique, Colombo s’est inscrit pour quelques années à l’Université de Lausanne, section Histoire de l’art. Éduquer son œil, enrichir son regard, cultiver sa démarche. C’est ainsi qu’est née l’idée de sa Mona Lisa réalisée à partir de milliers de photographies pornographiques… Entre son portrait d’un jeune berger mongol dans le désert de Gobi  et sa version X de la Joconde, on mesure bien la distance parcourue. En 2014 à Scope Art Basel, où l’œuvre a été exposée (et vendue), une historienne allemande, spécialiste de Michel Ange, lui a confié n’avoir jamais vu une telle liberté prise avec le plus célèbre modèle de l’histoire de la peinture!
Liberté, distance, les mots renvoient à la récente série d’images «Storm». Des compositions de nuages photographiés depuis un avion. Leur assemblage parfait et une qualité de prises de vue proprement extraordinaire donne l’illusion d’un ciel miraculeusement sorti des ténèbres. Des blancs, des gris, des noirs somptueusement veloutés et que le tirage en grand format rend encore plus sensuels. Ainsi Régis Colombo, le passionnant voyageur, a ouvert une nouvelle fenêtre, une invitation à le suivre vers les futures destinations de son infatigable créativité.

Biography

Jean-Blaise Besençon
Cultural journalist

It’s crystal clear. The light under which we are born feeds our eyes forever. Between Montreux, the cerulean town where Régis Colombo was born on 2nd April 1969, and Cully, the big winegrower’s village where he spent his youth, the future photographer grew up among the “most beautiful landscape in the world”; and this, well before the Lavaux vineyards were declared a UNESCO world heritage site.
The brilliant sunshine above the Dents-du-Midi, the reflections, at times violent, of Lake Geneva and the redness of the evening sky quickly showed the photographer the path towards the light. The starting point for all his journeys.
Two books marked his teenage years: Twenty Thousand Leagues Under the Sea by Jules Verne and a work on oil painting techniques. Travels and the Fine Arts already.
But first, he studied in Lausanne to become an architectural draughtsman. Three successive bosses (one of them had a passion for painting and made him feel like taking it up), three experiences, three different ways of “seeing”. In 1989, straight after passing his final
exams, Colombo went over to Finland, to discover for himself the constructions and buildings designed by Alvar Aalto: he admired their well-defined lines, the sharp contours of their
volumes and their elegant design.

At the centre of one of his first pictures, “Lupita” (1991), two characters are sitting on a bench under the midday sun somewhere in South America. The burning sun is as red as a brick, the pale green façade vibrates in the heat. Painted from photographs, it’s a collage made with several images, an idea which he was to develop, in very large format, twenty years later with the series called “Transparencies”. Another of his canvases from that time, “The Lighthouse” (1992), brings together in a violent contrast the intense colours of a handful of small houses and the striking blue shades of the sky and the sea. The young painter saturated the shades and sharpened the contrasts. His vision was getting more defined.
In the early 1990s, a financial crisis affected the construction sector and the architectural draughtsman was doomed to unemployment. But this forced idleness also let loose his creativity. From then on, Colombo, who is not the type of man to stand idly for a long time, devoted all his time to photography. Landscapes, animals, portraits, regattas, Colombo learned about the themes. He did multiple tests, discovered the rules of field depth, he explored the infinite possibilities of shutter speed. Even before thinking of photography as his new profession, the self-taught man mastered the technique more and more effectively and refined it with other photographers. Living in Geneva at the time, he regularly attended a photo club, and it was thanks to his good management of flash lighting that he got one of his first assignments, a series of portraits of Geneva politicians. As to the things that you neither learn in schools or on the ground, he discovered them during his first big journey through Asia. He flew there in 1993, for at least a year, with 280 films protected with lead sheets to prevent damage from X-rays…
Despite such impressive equipment deployment (the lightness of memory cards has made us forget how heavy films were) the photographer still regarded himself as a well-equipped tourist. Was it false modesty? Not necessarily. In the same way as he used to stick into large albums memories of his holidays in Spain as a child, Colombo likes “above all to show what he has seen”; with that particular taste for intense light, he “only” wants to share the sights which dazzled him. And dazzle us too, of course.
He thus went to admire the “flower men” in Sumatra, rub shoulders with sulphur miners in Indonesia, and then, one day, his peregrination – 30,000 km done by bus, by boat, on a motorbike or on a horseback – led him naturally to Burma, where very few travellers would set foot at the time. At the eastern frontier between Burma and Thailand, he took a photograph of a threatening soldier. Chance coupled with a stroke of good luck for the novice reporter won him a first international front page requested by Manager, the opposition’s magazine in Thailand.

Even though this was a long time ago, Colombo hasn’t forgotten what a “super motivating factor” this first “cover” was to be for the rest of his career.
About his pictures brought back from all corners of the planet, Matthieu Ricard, a Buddhist monk, famous for being the Dalai-Lama’s official interpreter, said in the preface of the book Portraits d’Asie (2006) that they were: “a tribute to the inner beauty of people and the sparkling light of places”.
At the beginning of the 2000s, several journeys led Colombo to the North African deserts. In Egypt, he went through the White Desert. In Libya, through the Fezzan, in Algeria through the Tassili n’Ajjer and the Tassili Hoggar. Everywhere, his gaze blended with the landscape in the same way as his body adapted to the heat. His eyes registered everything: the golden hue of the burning sand, the intense blue shades of the sky, the rows of dunes vanishing towards the infinite. From Niger, between the Aïr and the Ténéré, in what could be construed as the “gates of hell”, Colombo always brought back smiling faces. Portraits with beaming white teeth and indigo blue cheches. As the walks went on, the experience became almost mystical and the pictures stunningly neat.
Sahara, his documentary book published in 2004 with a preface by Albert Jacquard, renews the representation of the desert with sparkle.
A year later, I had the pleasure to explore the Tanzanian island of Zanzibar in his company. There, I saw him dashing along the narrow streets of ancient Stone Town, his shoulder bending under the weight of his backpack full of equipment, going from street lamps to battered illuminated signs, searching for an atmosphere, a light, an encounter. Whether he is walking along a steep shoreline in pursuit of a “postcard” shot, whether he is patiently waiting in a village square to catch a “decisive moment” or whether he is on the Indian Ocean on board a venerable dhow, the traditional sailboat hired by him, Colombo is simply a tireless reporter.
Up until now, the photographer has always returned from his journeys; he hasn’t succumbed to the mirages in the hottest countries. To finance the next explorations and pay for his rent, the independent spirit had to show his worth in all fields, starting with landscapes. Leaving from Cully, his village, he photographed in Lavaux the rich contrasts of light over the terraces of this unique vineyard. And then, he extended his gaze, he explored the most beautiful plots of land from Geneva to Saint-Gall, eventually working in the vineyard lands for ten years; several panoramic calendars and a reference book, Vignobles suisses published in 2003, give a testimony of this high-quality coverage.
His first successful publications opened for him the pages of magazines specialising in fine images and travelling: Grand Reportage, Le Figaro, Géo, in France, L’Illustré, Newland and Animan in Switzerland, published several of his photographs.
At the same time, he collaborated with the Swiss newspaper 24 heures, while entering the era of digital photography with passion.
For the daily press or private reviews, Régis Colombo practised the delicate task of portraiture amongst other things. His natural elegance and kindness make even the most unlikely encounter easier. Suited bankers or jazz musicians, comic actors or living god, pianist Michel Legrand, actors Pierre Richard and Benoît Poelvoorde, architect Mario Botta, tennis player Boris Becker and the Dalai-Lama, for instance, all posed for his camera.
In a more anonymous way, in 2007 and 2008 his portraits of vegetable producers, fishermen from the Vaud canton, illustrated in poster world-format a very beautiful advertising campaign.
His clean gaze, his taste for graphics and the precision of his framings also led him to work for the weekly Swiss magazine L’Hebdo, making for them (and often inventing) over 80 covers between 2005 and 2014.
Now living in Lausanne, Colombo shares his time between his small apartment and his huge studio workshop opened in 2004. This is where, at night, with just the electric light coming from his screen, he thought out the series called “Transparencies”, some large windows  of more than a meter opened onto a new world to be discovered. It was on his return from Zanzibar, looking at the thousands of pictures he had brought back. Maybe because the book didn’t have enough pages to show them all, maybe also because of the feeling that everything has already been photographed, the idea of making those monumental pictures arose. Half way between a collage and a mosaic, a single picture contains dozens of others (up to 300!), millions of pixels are overlaid, assembled, saturated. With this great and fruitful idea in mind, the photographer travelled again. Amsterdam, St Petersburg, London, Dubai, Istanbul, Boston, mainly towns; today, some thirty destinations have made the series swell up. Some images are now within circles, while the palette of the pixel painter has softened, gaining more and more nuances. In Paris, New York, Kiev or in Geneva and Zurich amongst others, wherever they have been on show, the works have dazzled the visitors, seduced collectors and given the photographer a new identity.
In the same way as he used to want to learn all about technique, Colombo enrolled at the Lausanne university for a few terms, in the History of Art department. To educate his eyes, enrich his gaze, cultivate his approach. This is how the idea of the Mona Lisa made from thousands of pornographic photographs was born… Between his portrait of a young Mongol shepherd in the Gobi Desert  and his X-rated version of the Mona Lisa, one can appreciate the distance covered. In 2014, at Scope Art Basel, where the work was shown (and sold), a German historian specialising in Michelangelo confessed to him that she had never seen the most famous model of the history of painting being treated with such liberty!
Liberty, distance, the words bring to mind the recent series of pictures called “Storm”. Some cloud formations photographed from an aeroplane. Their perfect assemblage and the truly extraordinary quality of the shots give the illusion that the sky miraculously emerged from darkness. Lavish velvety tones of white, grey and black, which the large format print makes even more sensual. Thus Régis Colombo, the fascinating traveller, has opened a new window, an invitation to follow him to the future destinations of his tireless creativity.

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